BLOG COM TEXTOS LITERÁRIOS PARA ENTRETENIMENTO


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domingo, 24 de fevereiro de 2013

Baudelaire - La Destruction



La Destruction

Sans cesse à mes côtés s'agite le Démon;
II nage autour de moi comme un air impalpable;
Je l'avale et le sens qui brûle mon poumon
Et l'emplit d'un désir éternel et coupable.

Parfois il prend, sachant mon grand amour de l'Art,
La forme de la plus séduisante des femmes,
Et, sous de spécieux prétextes de cafard,
Accoutume ma lèvre à des philtres infâmes.

II me conduit ainsi, loin du regard de Dieu,
Haletant et brisé de fatigue, au milieu
Des plaines de l'Ennui, profondes et désertes,

Et jette dans mes yeux pleins de confusion
Des vêtements souillés, des blessures ouvertes,
Et l'appareil sanglant de la Destruction!

quinta-feira, 7 de fevereiro de 2013

BAUDELAIRE - LE COUVERCLE


BAUDELAIRE - LE COUVERCLE

En quelque lieu qu'il aille, ou sur mer ou sur terre,
Sous un climat de flamme ou sous un soleil blanc,
Serviteur de Jésus, courtisan de Cythère,
Mendiant ténébreux ou Crésus rutilant,

Citadin, campagnard, vagabond, sédentaire,

Que son petit cerveau soit actif ou soit lent,
Partout l'homme subit la terreur du mystère,
Et ne regarde en haut qu'avec un oeil tremblant.

En haut, le Ciel! Ce mur de caveau qui l'étouffe,
Plafond illuminé par un opéra bouffe
Où chaque histrion foule un sol ensanglanté;

Terreur du libertin, espoir du fol ermite;
Le Ciel! Couvercle noir de la grande marmite
Où bout l'imperceptible et vaste Humanité. 




A TAMPA - (TRAD. IVAN JUNQUEIRA)
 


Seja aonde for que vá em torno desta esfera,
Sob um clima de fogo ou sob um sol distante,
Servidor de Jesus ou cortesão de Citera,
Mendigo tenebroso ou Creso rutilante,

Pária, campônio, citadino e às vezes fera,
Seja-lhe o cérebro moroso ou esfuziante,
O homem sucumbe ante o mistério que o exaspera,
E não eleva o olhar senão por um breve instante.

No alto, o Céu! Paredão que o abafa como estufa,
Cenário ébrio de luz para uma ópera bufa
De cujo palco ensanguentado o histrião se serve;

Terror do libertino, anseio do eremita;
O Céu! Tampa sombria da imensa marmita
Onde indivisa a vasta Humanidade ferve.

BAUDELAIRE - LA FONTAINE DU SANG


LA FONTAINE DU SANG


Il me semble parfois que mon sang coule à flots,
Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots.
Je l'entends bien qui coule avec un long murmure,
Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.

À travers la cité, comme dans un champ clos,
Il s'en va, transformant les pavés en îlots,
Désaltérant la soif de chaque créature,

Et partout colorant en rouge la nature.

J'ai demandé souvent à des vins captieux
D'endormir pour un jour la terreur qui me mine;
Le vin rend l'oeil plus clair et l'oreille plus fine!

J'ai cherché dans l'amour un sommeil oublieux;
Mais l'amour n'est pour moi qu'un matelas d'aiguilles
Fait pour donner à boire à ces cruelles filles!

 

A FONTE DE SANGUE - TRAD. IVAN JUNQUEIRA


Sinto por vezes que meu sangue corre em fluxos,
Assim qual uma fonte em rítmicos soluços.
Eu bem que o escuto numa súplica perdida,
Mas me tateio em vão em busca da ferida.

Pela cidade vai, como entre espessos buxos,
As lajes transformando em ilhas e repuxos,
Matando a sede em cada boca ressequida
E a paisagem deixando em púrpura tingida.

Muitas vezes pedi a um vinho caviloso
Aplacar por um dia o horror que me domina;
O vinho aguça o ouvido e os olhos ilumina!

Busquei então no amor um sono descuidoso;
Mas o amor para mim é um leito de suplício
Que a sede há de saciar a essas nifas do vício!

quarta-feira, 6 de fevereiro de 2013

BAUDELAIRE - LA MUSE MALADE


La Muse Malade

Ma pauvre muse, hélas! qu'as-tu donc ce matin?
Tes yeux creux sont peuplés de visions nocturnes,
Et je vois tour à tour réfléchis sur ton teint
La folie et l'horreur, froides et taciturnes.


Le succube verdâtre et le rose lutin
T'ont-ils versé la peur et l'amour de leurs urnes?
Le cauchemar, d'un poing despotique et mutin
T'a-t-il noyée au fond d'un fabuleux Minturnes?


Je voudrais qu'exhalant l'odeur de la santé
Ton sein de pensers forts fût toujours fréquenté,
Et que ton sang chrétien coulât à flots rythmiques,


Comme les sons nombreux des syllabes antiques,
Où règnent tour à tour le père des chansons,
Phoebus, et le grand Pan, le seigneur des moissons.